Sur les traces du Plaisir

Défilés de mode, couvertures des magazines... les canons de la beauté laissent bien peu de place aux rondeurs. Pourtant le surpoids touche de plus en plus de Français. Comment ces kilos peuvent plomber la vie affective et sexuelle ? Le point avec Doctissimo.

Reconnue par l’Organisation mondiale de la santé comme une maladie à part entière, l’obésité conserve cependant une image particulière aux yeux du grand public. Au-delà des complications organiques, les personnes touchées souffrent des conséquences de leur silhouette dans leur vie quotidienne. "Vie affective et obésité" a été l’un des thèmes phares des 4èmes journées "Rondeurs et Bien-être" organisées à Brides-les-Bains en juin 2005.

S’aimer pour être aimé(e)

Le surpoids et l’obésité frappent aujourd’hui 14 millions de Français. On imagine peu le mal-être et les conséquences de ces kilos sur le quotidien des malades. Dans un métro bondé, dans les sièges exigus des avions… les malades doivent subir l’inconfort de leur physique mais également les regards en coin, les sourires moqueurs et les regards apitoyés. "Il y a 20 ans on parlait du cancer à voix basse, c’était un sujet tabou, la peur, la panique, la mort. Aujourd’hui, on ne parle des obèses que comme des malades, on les évite. On nous associe à des personnages sans volonté, alors qu’il ne viendrait pas à l’idée de critiquer un diabétique en lui reprochant d’aimer les sucreries. Dans l’imaginaire populaire, un gros, c’est celui qui mange plus que les autres" regrette Sylvie Benkemoun, responsable santé de l’association Allegro Fortissimo. Dans ces conditions, il est parfois difficile d’envisager une vie affective harmonieuse…

Culpabilisation, rejet de son physique… Ces idées sont tellement fortes que nombre de personnes obèses s’interdisent elles-mêmes d’avoir une sexualité normale tant leur corps leur fait honte et tant que le manque de confiance en soi est présent.

Une vie affective mise entre parenthèses

Psychiatre et nutritionniste, le Dr Bernard Waysfeld se garde de toute généralisation hâtive. Son expérience lui a montré que de nombreux obèses (principalement des femmes) peuvent parfois se servir de leur obésité comme d’un rempart à la vie affective alors que d’autres ont une acceptation plus forte d’elles-mêmes et mènent une vie affective satisfaisante.

Mais le plus souvent, l’image du corps a cependant une influence directe sur la vie amoureuse. "D’une manière générale, la vie émotionnelle et relationnelle se trouve réduite à cause de la mauvaise image que les personnes obèses ont d’elles-mêmes. Il est important qu’elles s’acceptent telles qu’elles sont pour intégrer un groupe social" estime le Dr Waysfeld. Mais cette première étape n’est pas toujours aisée, comme en témoigne Sylvie Benkemoun "La plupart des femmes grosses courtisées pensent que l’homme, qui les a choisies, n’a pas de goût et donc qu’il n’en vaut pas la peine. Cette ambiguïté crée un malaise dans les relations amoureuses. Beaucoup de femmes grosses courtisées refusent ce regard masculin sur des formes qu’elles détestent". Ayant intériorisé les jugements négatifs sur leur silhouette, elles mettent leur vie affective entre parenthèses en attendant la perte de kilos, un énième régime ou bien une solution définitive comme la chirurgie de l’estomac…

Oser avouer son amour pour les ronds

La marginalisation des rondeurs entraîne un autre phénomène : il est rare qu’une personne "normale" ose avouer son attirance pour les ronds… Peur des quolibets, du regard des autres… ces sentiments amoureux pour une "ronde" sont encore trop souvent sacrifiés sur l’autel de la "normalité amoureuse".

A contrario, d’autres revendiquent haut et fort une attirance pour les formes : les "Fat admirers". Mais lorsque cet attrait est exclusif, s’agit-il d’une perversion ? Que doivent en penser les femmes rondes ?… "Si quelqu’un aime dans l’autre une partie de lui (son enveloppe) et non l’autre dans le sens de la personne, de sa totalité, de ce qu’elle est, il ne s’agit pas d’une relation amoureuse adulte" estime le Dr Waysfeld. Fantasme voyeuriste ou régressif qui ramène l’objet de désir à ces seules formes, ce sentiment très majoritairement masculin peut être pervers lorsqu’il ravale la personnalité de la femme au rang d’objet.

De la même manière, un homme gros peut être perçu de manière rassurante mais souvent dévirilisée. Le regard des autres a encore trop tendance à disqualifier l’homme gros et la femme grosse de son identité sexuelle.

Peu de difficultés sexuelles spécifiques

En dehors de quelques problèmes "techniques" liés à des obésités massives, c’est surtout l’image de son corps qui peut être à l’origine de troubles sexuels : absence de désir, d’orgasme, vaginisme, troubles de l’érection, éjaculation précoce… Mais le Dr Sylvain Mimoun, médecin gynécologue, ne veut pas parler des "obèses" tant chaque cas reste particulier. Selon lui, il n’existe pas réellement de différence entre une personne obèse et une personne non obèse. Les troubles sexuels sont les mêmes avec des réactions différentes chez l’homme et la femme. Ne pas être à l’aise avec son obésité deviendra une cause d’anxiété et de stress. La femme raisonne en termes d’image, l’homme en termes de ressenti.

"Une femme qui n’aime pas son corps n’arrivera pas à comprendre comment son partenaire peut aimer ce corps qu’elle rejette et souvent refusera les rapports sexuels. Le juge n’est pas l’homme, mais l’autre femme qui est en elle. Une attitude thérapeutique peut l’aider à modifier l’image de son corps et pourra faire évoluer les choses" estime le Dr Mimoun.

Quant à l’homme, s’il est avec une femme qui accepte d’avoir des rapports sexuels avec plaisir, il est rare qu’il se préoccupe de son image à lui. Il sera peut-être anxieux à l’idée de savoir comment elle va le trouver nu mais une fois rassuré, il ne se posera plus la question, alors que la femme se la posera continuellement.

"Finalement même s’il convient de tenir compte de l’histoire individuelle de chacun, l’histoire de fond est toujours la même : est-ce qu’on m’aime ou pas ? Suis-je capable d’être aimé ? Le refus du partenaire d’ordre sexuel est équivalent au refus d’être aimé" conclut le Dr Mimoun. On comprend ainsi que c’est bien le cerveau le plus important des organes sexuels.

Luc Blanchot

Source : "Obésité et vie affective", 4èmes journées "Rondeurs et bien-être" - 17,18 et 19 juin 2005 à Brides-les-Bains

Dim 10 sep 2006 3 commentaires

bonjour,


j'ai volé cette article sur ce sujet qui me concerne

louis - le 10/09/2006 à 23h56

Louis,

C'est un sujet qui me concerne aussi moi même étant ronde et des fois détestant mon corps. L'article éprouve ce que je ressens à certains moment.

L'article tu ne l'a pas volé puisque tu peux te le procurer sur doctissimo là je l'ai trouvé.

Bises tendres

Gwenlacoquinette et Doudoucoquin

Sympa, Sympa, Sympa nous adorons,




et que pensez-vous de notre derniére série. Peut-être qu'elle vous décidera à nous glisser dans vos liens favoris. Huuummm !... le bonheur.




                      Bisous, MaBelle&Moi.


http://mabelle.canalblog.com

MaBelle&Moi - le 18/09/2006 à 14h13
bon baiser du ronde bien chaude
sevsex - le 20/02/2007 à 08h37