Sur les traces du Plaisir

1 - La masturbation : une pratique absolument normale

La masturbation consiste à toucher, caresser ou frotter ses propres organes génitaux (ou ceux de son / sa partenaire) pour parvenir à l'excitation et au plaisir. Les recherches de Masters et Johnson, et de Kinsey, ont montré qu'il s'agit d'une activité naturelle permettant de libérer la tension sexuelle.

 Quand ?

 On se masturbe occasionnellement ou régulièrement à n'importe quel âge. Dès l'enfance, filles et garçons découvrent la masturbation, souvent par hasard: en touchant leurs organes génitaux, ils se rendent compte que cela peut être très agréable… et continuent donc cette activité. Certaines filles éprouvent du plaisir en croisant les jambes et en serrant les cuisses l'une contre l'autre. Mais c'est souvent à l'adolescence que l'on prend conscience du caractère sexuel de cette pratique. La masturbation représente en général la première expérience sexuelle. Dès l'âge de 12 ou 13 ans, la plupart des garçons se masturbent régulièrement. Ils commencent plus tôt que les filles car leurs pulsions sont davantage tournées vers les organes génitaux. Les filles n'ont pas toujours conscience de l'importance du clitoris dans l'excitation sexuelle.
A la fin de l'adolescence, environ 90 % des garçons et 70 % des filles se masturbent. Il y a donc plus de femmes que d'hommes qui ont leur première relation sexuelle sans s'être jamais masturbés. La plupart des gens continuent à se masturber quand ils sont adultes. Chez les hommes, la masturbation est plus régulière et mène plus souvent à l'orgasme. Pourtant, de l'adolescence à l'âge adulte, cette pratique semble décliner chez l'homme, tandis que c'est l'inverse qui se produit chez la femme.

Substitut ou alternative au rapport sexuel ?

 

Non, les femmes qui se masturbent ne sont pas forcément seules ou mal accompagnées ! Chez sa partenaire, l'homme accepte parfois mal cette pratique, qu'il juge comme un geste d'insatisfaction. Il est pourtant naturel de continuer à se masturber même lorsqu'on a un partenaire régulier et une vie sexuelle satisfaisante. La masturbation devrait plus être considérée comme une activité supplémentaire, et même complémentaire, que comme un substitut aux relations sexuelles. On se masturbe parfois quand son ou sa partenaire n'est pas sexuellement disponible (grossesse, règles, conflit…) mais la masturbation apporte surtout un autre type de plaisir et permet d'enrichir la vie sexuelle, tout en apprenant à mieux connaître et maîtriser son propre corps.
En revanche, si cela est vécu comme un rejet, si la femme pense que son partenaire se masturbe parce qu'elle n'est pas assez désirable, il serait sans doute utile d'en discuter ensemble. Sans communication, la masturbation peut devenir un signe de colère, d'aliénation ou d'insatisfaction.

 

Le meilleur chemin vers l'orgasme

Une femme a presque toujours son premier orgasme en se masturbant. La découverte de cette source de plaisir déterminera en grande partie sa vie sexuelle future. C'est l'activité érotique qui permet à la femme d'atteindre l'orgasme le plus fréquemment (95 %) et le plus vite (en moins de 4 minutes). La masturbation augmente même la lubrification vaginale et permet donc de combattre la sécheresse vaginale et l'anorgasmie, chez les femmes ménopausées par exemple.

2 - Mythes et tabous

Un sujet encore tabou

Autrefois condamnée, la masturbation est aujourd'hui acceptée comme une pratique naturelle. Pourtant, on n’en parle toujours pas librement. 42% des femmes avouent se masturber, alors que les réponses atteignent plus de 90% chez les hommes. En fait, le sentiment de culpabilité est plus important chez les femmes: elles s'interdisent davantage cette activité et l'avouent moins facilement aussi… Pendant l'enfance, l'attitude répressive de certains parents pourra engendrer plus tard un sentiment de culpabilité. De plus, chez les femmes, les fantasmes liés à la masturbation (fantasmes dits archaïques, remontant à la petite enfance) sont plus agressifs. Elles se culpabilisent donc plus à l'âge adulte si elles continuent à se masturber alors qu'elles ont une vie sexuelle bien remplie.

Les idées reçues

 La masturbation n'est pas sale, honteuse ou dangereuse pour la santé. Pourtant, "l'onanisme" a longtemps été considéré comme une mauvaise habitude. Des siècles d'éducation religieuse et de préjugés ont contribué à en faire un plaisir coupable. La traduction moderne du mot garde elle-même l'empreinte de cette image: masturber vient de l'association de deux mots latins, manus (main) et stuprare (souiller, salir). Non, la masturbation ne vous fera pas bégayer, ne rendra pas sourd, aveugle, fou ni épileptique. Elle ne donne pas d'acné, ne fait pas perdre sa virginité, et ne tue pas non plus. Elle peut simplement être le signe d'un problème émotionnel si elle devient compulsive. Que les hommes se rassurent: ils ne risquent pas de devenir impuissants ou stériles en se masturbant. Ils ne dilapident pas leurs spermatozoïdes à chaque éjaculation. Certes, s'il y a éjaculation plusieurs fois en quelques heures, il y aura un peu moins de sperme à chaque éjaculation, mais ce n'est que temporaire. Les testicules fabriquent des millions de spermatozoïdes chaque jour… (ceux qui ne sont pas expulsés par éjaculation sont décomposés puis recyclés à l'intérieur des testicules).
Enfin, la masturbation ne réduit pas la taille du clitoris!
Vous l'avez compris, la masturbation est une pratique normale et bénéfique pour l'épanouissement sexuel de chacun.

 

 

 3 - L'avis du docteur : Tout le plaisir est pour moi

La masturbation est la forme de sexualité la plus spontanée et la plus simple à pratiquer. Elle permet de découvrir son corps et joue un rôle essentiel de substitution ou de complément. Mais elle peut aussi s’enrichir de tout l’imaginaire et être une activité érotique à part entière.

À côté de la fonction d'apprentissage, la masturbation a un rôle très important dans la vie humaine. Les femmes comme les hommes y ont recours pour se détendre : "Quand on peut trouver son plaisir, on se sent détendu et calmé jusqu'au prochain désir de jouissance". La sexualité est d'abord un rapport avec soi-même, une épreuve de vérité où l'on va devoir vivre des choses inconnues, dans des situations où l'on ressentira obligatoirement de l'appréhension, parfois même de l'inquiétude.

Masturbation et apprivoisement

La masturbation a pour fonction de permettre d'apprivoiser ce dont on est capable dans l'abandon au plaisir, dans l'enrichissement de ses sensations et de ses émotions, ainsi que dans l'épanouissement de son imaginaire. Il est extrêmement équilibrant de découvrir et d'exploiter ses propres possibilités de plaisir. Pendant l'adolescence, la masturbation sert à donner au plaisir physique un sens et une place dans sa vie. À tous les âges, la masturbation a une fonction de compensation pour remplacer les autres jeux sexuels quand ils sont momentanément ou durablement impossibles. Chez les animaux, la masturbation semble aussi jouer ce rôle, et être utilisée dans un but d’apaisement : les guenons s’introduisent un doigt ou des objets, les singes se servent de leurs mains, les éléphants de leur trompe, les cerfs de leurs bois, les chiens et les chats de leur langue, les taureaux se frottent contre les arbres…

 Masturbation et liberté du jeu

Chez les humains, en plus, la masturbation apaise l'angoisse et le stress, car le plaisir a un rôle fondamental dans l'équilibre psychique. La masturbation a aussi un rôle ludique, d'évasion, sans danger pour soi ou pour les autres : en libérant sa vie fantasmatique, en jouant avec les images érotiques, en s'évadant dans un monde irréel, l'être humain se rééquilibre, se libère, se crée son jardin secret où reprendre des forces, où nourrir sa vitalité, afin de tenir le coup dans une société écrasante, épuisante, où les perspectives offertes sont souvent médiocres et vides, où il est submergé de relations sociales sans plaisir, insatisfaisantes, anonymes.

 

 

 Parfois la masturbation n’a pas un rôle de remplacement : la sexualité dans le couple est bonne, mais l’un ou l’autre peut estimer qu’il lui manque un autre type de sexualité, où l’on n’a pas à faire attention à quelqu’un d’autre, où l’on se laisse aller à son propre rythme, en suivant les vagabondages de sa propre imagination.

Masturbation et équilibre sexuel

 Dans un couple, l’un ou l’autre, femme ou homme, peut aussi avoir envie d’un rythme plus élevé d’orgasmes : la masturbation est le moyen le plus simple de vivre son désir et de dissiper la frustration. D’autant que cette masturbation peut aussi se demander à l’autre, faire partie du jeu à deux : réduire la sexualité humaine à la pénétration vaginale revient à négliger la richesse et la variété des comportements susceptibles de procurer une jouissance dans l’espèce humaine. La masturbation offre au couple une possibilité de sensations différentes, à la femme pour qui cette façon d’atteindre l’orgasme peut apporter un plaisir d’un autre genre ; à l’homme, à qui la masturbation procure souvent une intensité d’excitation que ne permettent ni la douceur d’un vagin ni l’obligation de se retenir un certain temps.

 Masturbation et culpabilité

Certains se sentent coupables de recourir à la masturbation, comme s’ils volaient quelque chose à l’autre : si d’être satisfait de sa masturbation conduit à refuser la sexualité avec le conjoint, bien sûr il y a un problème. Mais, dans un couple, tous nos plaisirs n’ont pas à être strictement partagés : faisons-nous tout à deux, les magasins, le sport, la musique, la lecture… ? Si la masturbation n’est pas une fuite, mais une recherche d’équilibre, alors on sera bien dans sa peau, et l’on pourra vivre sans tension sa sexualité avec l’autre. Tandis que la frustration d’une sexualité insuffisante fera prendre l’autre en grippe, lui en vouloir et même se détourner de la sexualité avec lui.

 

Un choix personnel

 

En somme, il existe une multitude de façons de vivre sa sexualité. La masturbation en est une : exclusive ou conjointe à d’autres, constante ou épisodique, solitaire ou partagée, elle colore la vie de l’un, est absente de la vie d’un autre, resurgit dans celle d’un troisième… mais garde sa qualité fondamentale d’être toujours accessible sans jamais être imposée, à prendre ou à laisser selon son gré et sa fantaisie.

Docteur Yves Ferroul, le 6 décembre 2000

4 - Techniques de masturbation pour elle : Des doigts de fée

La plupart des femmes caressent, frottent ou font pression sur leurs parties génitales en étant couchées, debout ou assises. Vous pouvez vous allonger sur le lit, jambes repliées ou écartées, ou vous asseoir, le dos contre la tête du lit ou contre le mur. Certaines femmes aiment toucher directement leur clitoris, d'autres préfèrent une stimulation indirecte: en caressant l'un des côtés de la hampe, ou le mont de vénus. C'est souvent le doigt médius qui est sollicité. Vous pouvez caresser votre clitoris de haut en bas, d'avant en arrière, ou effectuer un mouvement circulaire si vous êtes trop sensible.
Pression et rythme varient d'une femme à l'autre. Commencez lentement et doucement, puis de façon plus rapide et plus appuyée pour voir ce qui vous convient le mieux et ce qui est le plus agréable. Beaucoup de femmes gardent le même rythme jusqu'à l'orgasme, d'autres s'arrêtent juste avant, puis attendent un peu avant de recommencer.
Un grand nombre de femmes se caressent en introduisant un doigt ou un objet dans le vagin. Introduire son médius peut être agréable et utile. Cela peut être un point d'appui pour les autres doigts qui stimulent les zones érogènes avoisinantes. Vous pouvez aussi vous servir des sécrétions vaginales pour lubrifier le clitoris et les petites lèvres. Sinon, humidifiez vos doigts avec de la salive, ou utilisez un lubrifiant à base d'eau. Une stimulation continue et trop intense du clitoris peut être légèrement douloureuse. Caressez alors une autre zone. Si la friction finit par irriter le clitoris, arrêtez les caresses directes et stimulez plutôt le capuchon.

L'orgasme

 Quand vous sentez que vous allez bientôt l'atteindre, pressez vos talons l'un contre l'autre pour augmenter la pression dans l'aine. Vous pouvez aussi contracter puis relâcher les muscles du bassin et des fesses. Gesticulations et gémissements accompagnent ou même permettent d'atteindre plus facilement l'orgasme chez certaines femmes, tandis que d'autres restent parfaitement calmes et muettes.
Les fantasmes jouent bien sûr un rôle important: revivez une scène torride avec votre partenaire, ou si cela ne vous excite pas assez, imaginez ce que vous aimeriez faire avec quelqu'un d'autre!
Vous pouvez atteindre l'orgasme en quelques minutes mais cela peut parfois prendre un quart d'heure: tout dépend de votre humeur, de votre état physique (fatigue, stress), et de votre excitation.
Quand vous êtes au bord de l'orgasme, contractez les muscles du bassin et des fesses. Vous pouvez aussi faire des exercices de "Kegel" en contractant rythmiquement le muscle vaginal qui vous empêche d'uriner.
Mieux vaut poursuivre la stimulation pendant l'orgasme (il aura toutes les chances d'être plus intense) et même après: vous pourrez peut-être avoir des orgasmes multiples.

 Toutes sortes d'objets

 Vous pouvez vous allonger sur le ventre et vous frotter contre un oreiller ou contre un coussin placé entre vos cuisses. Allongée sur le dos, vous pourrez utiliser un drap ou une couverture pour effectuer un mouvement de va-et-vient. Certaines femmes s'assoient par terre et se frottent contre le pied d'une chaise. Là encore, le plus important, c'est la régularité du rythme.
Les "Sexy Toys", ou godemichés et autres vibromasseurs peuvent être très appréciables.  Il existe une multitude de gadgets amusants imaginés pour le plaisir de la femme (seule ou avec son partenaire).   

 

Avec de l'eau

 

Le savonnage du corps et des parties génitales est une bonne entrée en matière, mais n'introduisez pas vos doigts dans votre vagin: le savon pourrait modifier le PH de votre flore vaginale, et vous pourriez même attraper une candidose, ou une cystite. Si vous voulez que la zone du clitoris soit directement caressée, asseyez-vous ou agenouillez-vous et utilisez la pomme de la douche et la pression de l'eau. Vous pouvez enchaîner par une stimulation manuelle si vous n'arrivez pas à atteindre l'orgasme. Certains modèles de bidets envoient un petit jet d'eau vers le haut. Pensez aussi aux jacuzzi et aux baignoires "à remous" qui peuvent procurer des sensations très voluptueuses.

 Varier les Plaisirs

 Pourquoi ne pas essayer dans des lieux moins intimes voire des lieux publics? Non, il ne s'agit pas de jouer les exhibitionnistes, mais simplement de rendre le jeu plus excitant. Vous pouvez très bien le faire au travail, dans les toilettes publiques, à une soirée, ou même dans l'avion (n'oubliez pas dans ce cas la couverture!).
En vous regardant dans un miroir: vous pourrez voir à quoi vous ressemblez quand vous êtes excitée, et quand vous atteignez l'orgasme!
Pensez aussi à stimuler d'autres parties de votre corps. Vous masser les seins, les bras, et même tout le corps avec une huile ou une crème hydratante peut constituer une bonne entrée en matière. Vous caresser les seins, les mamelons et le ventre quand vous êtes au bord de l'orgasme peut intensifier le plaisir.
Changez de position: masturbez vous par derrière (couchée sur le lit, avec un oreiller sous le ventre). Faites le debout, contre un mur, ou encore accroupie et laissez votre imagination s'exprimer.

 

 

5 - Techniques et pratiques au travers d'études sur la population feminine

 

 

L’art de la masturbation féminine

 Les femmes aiment se donner du plaisir. Le rapport de la célèbre sexologue américaine Shere Hite, qui, dans les années 1970, a effectué une enquête auprès des femmes sur tout le territoire des Etats-Unis, l’a montré. Comment s’adonnent-elles au plaisir solitaire, c’est aussi ce que cette étude a cherché à savoir. Résultats et témoignages extraits du "rapport Hite".

 

 

Des 3 000 femmes ayant répondu, anonymement, à ce questionnaire qui faisait le tour de la sexualité féminine (orgasme, coït, clitoris, masturbation…), 82 % déclaraient qu’elles se masturbaient, et, parmi elles, 95 % parvenaient sans peine à l’orgasme chaque fois qu’elles le voulaient. Ce qui, d’après la sexologue, contredisait l’idée couramment admise que les femmes sont "lentes à démarrer", et qu’elles ont du mal à parvenir à l’orgasme. Pratiquement, l’enquête a permis de distinguer six types de masturbation (avec quelques variantes).

Dans la très grande majorité des cas (73 %), la femme excite manuellement la région clitoridienne et/ou vulvaire en étant couchée sur le dos.

"Je m’excite toujours de la même façon : mon doigt caresse mon clitoris et parfois j’enfonce en même temps un autre doigt dans mon vagin. Je ne caresse que ma zone génitale" ; "Je me masturbe en massant latéralement mon clitoris, doucement d’abord, puis en augmentant l’intensité de la pression. Je me sers de l’index (une seule main)" ; "mes doigts caressent mon clitoris et, de ma main libre, je gratte, tire, pince le bout de mes seins. Je me caresse alternativement de haut en bas et en rond. Mes jambes sont tantôt jointes, tantôt écartées. Je trouve particulièrement excitant d’immobiliser ma main et de continuer la friction en remuant mon sexe contre mon doigt".

La femme peut aussi se coucher sur le ventre (5,5 %).

" Je suis couchée sur le ventre, les jambes légèrement écartées et je me sers des deux mains, la droite appuyée sur le clitoris, la gauche serrée contre elle pour augmenter la pression. En remuant le bassin de haut en bas, modérément vite, j’obtiens la friction que je désire sur la région de mon clitoris" ; "Je me masturbe sur le ventre, les jambes jointes en pressant mon clitoris avec l’index et le médius des deux mains, l’une sur l’autre. Parfois je me caresse les seins ou les fesses d’une main, ou je glisse mes doigts dans mon vagin" ; "Je débute par une caresse circulaire du clitoris et de temps en temps je frotte de haut en bas, le clitoris serré entre deux doigts. De la main droite je vérifie que mon vagin est bien mouillé et je me livre à un fantasme. Je continue de stimuler mon clitoris et je glisse deux doigts dans mon vagin" ; "Je maintiens sous moi le vibromasseur, plus ou moins fermement, en remuant mon corps sur lui".

Certaines femmes se frottent à un objet doux (4 %).

"Je fais avec le drap une petite boule à peu près de la taille d’un poing (je me servais de la tête de mon pauvre ours en peluche, mais depuis que j’ai passé l’âge de dormir avec un ours, je me contente d’une poignée de drap). Je me couche sur le lit, la boule appuyée sur mon clitoris. Puis je remue les hanches avec un mouvement circulaire jusqu’à ce que je jouisse" ; "Je ne me masturbe pas vraiment, je me frotte à peine contre le drap, pas plus…" ; "Je me masturbe d’habitude sur le coin d’une chaise, je me frotte, les jambes serrées. J’ai découvert cette méthode par hasard quand j’avais 4 ans" ; "Je me frotte lentement contre mon lavabo, en appuyant très fort mon pubis, la fraîcheur de la céramique m’excite beaucoup". "J'empile deux oreillers bien moelleux sur une chaise et je m'installe à
califourchon sur ce monticule très doux. Je me frotte le clito en basculant mon bassin d'avant en arrière. Cela me procure une jouissance extrême et pour accentuer cette sensation, j'attrape un troisième oreiller que je câble entre le dossier de la chaise et ma poitrine bien gonflée."

D’autres serrent leurs cuisses en cadence, de façon répétée (3 %).

"Je suis assise sur un fauteuil ou dans mon lit, et je me sers des muscles de la partie interne de mes cuisses. Je me concentre avec toute mon énergie sur la région de mon sexe" ; "Je frotte mes cuisses l’une contre l’autre, en général couchée, mais je le fais aussi en étant assise (au bureau, dans l’autobus, etc.). Le frottement exerce une pression délicate sur le clitoris".

Elles peuvent aussi masser leur région génitale avec de l’eau (2 %).

"Je dirige le jet de la douche vers mon clitoris, les jambes très écartées" ; "Je suis couchée dans la baignoire et l’eau du robinet tombe sur mon pubis, mon clitoris et mon vagin. Plus l’eau est chaude, plus la pression est forte, et plus je jouis vite". " Je dévisse la pomme de la douche pour que le jet sorte tout droit du tuyau. J’écarte mes petites lèvres pour exposer mon clitoris"

Peu de femmes effectuent systématiquement une pénétration vaginale (1, 5 %) et plus de la moitié commencent par stimuler manuellement leur clitoris.

" Je pose un doigt sur mon clitoris et de l’autre main je fais aller et venir le goulot d’un bouteille en plastique dans mon vagin" ; "Mon mari remue un godemiché dans mon vagin pendant que j’appuie un vibromasseur sur mon clitoris" ; "Le plus souvent je remue les doigts dans mon vagin, de temps en temps je les laisse immobiles, toujours enfoncés".

Enfin, 11 % des femmes ayant répondu au questionnaire combinent plusieurs de ces techniques pour aboutir à l’orgasme.

"Je me masturbe de bien des façons. Sur le dos dans la baignoire, sur mon lit, sur un divan, sur le plancher et tout y passe… mes seins, mon ventre, mes cuisses, mes fesses, mon vagin et mon clitoris. J’adore rouler mon clitoris entre le pouce et l’index, un doigt dans le vagin et jouer avec mes seins et avec mes mamelons, que je trouve très beaux. En m’aimant ainsi je laisse vagabonder mon imagination. J’aime aussi varier mes caresses avec un vibromasseur".

Isabelle Delaleu, le 6 décembre 2000

6 - Masturbation et jouets érotiques

Les dildos ou godemichés

Ces objets ont généralement la forme et la taille d'un sexe masculin en érection. Leur forme peut être plus ou moins réaliste, de l 'objet lisse et discret, au godemiché très réaliste. On peut trouver toutes les tailles. Ils sont soit durs (en plastique ou en métal), soit souples, en latex doux.

Comment les utiliser

Vous pouvez être assise ou allongée, ou l'insérer en vous accroupissant dessus et en le tenant fermement à la base. L'introduire juste avant l'orgasme permettra à vos muscles vaginaux de se contracter autour. Vous vous sentirez alors délicieusement "remplie". Vous pouvez aussi l'enfoncer plus profondément et plus rapidement quand vous êtes sur le point d'atteindre l'orgasme. Certaines femmes ont besoin d'utiliser en même temps leurs doigts pour stimuler directement le clitoris.

Les vibromasseurs

Le vibromasseur est un appareil électrique qui vibre, masse, et qui est donc très efficace pour stimuler le clitoris et l'intérieur du vagin. Les vibromasseurs qui fonctionnent avec piles sont plus bruyants mais restent les modèles les plus appréciés. Certains modèles sont à intensité variable, ce qui permet de faire varier les sensations. D'autres sont même creusés en leur centre et contiennent un liquide qui peut être propulsé par un piston, pour simuler l’éjaculation.

Comment les utiliser

Vous pouvez presser le vibromasseur fermement contre les petites lèvres en faisant varier la pression jusqu'à l'orgasme. Debout, jambes écartées, vous placerez le vibromasseur devant vos parties génitales pour vous frotter contre lui d'avant en arrière. Vous pouvez aussi vous masturber assise ou allongée. Vous pouvez aussi effectuer un mouvement circulaire, ou vous accroupir dessus. A vous d'imaginer d'autres positions et d'autres techniques. En fait, la plupart des femmes n'utilisent pas cet instrument à l'intérieur de leur vagin, mais seulement en dehors pour stimuler leur clitoris.

Avantages et inconvénients

Ces jouets sexy sont très faciles d'utilisation, et terriblement efficaces! Une femme peut parvenir à l'orgasme en moins de 3 minutes. Ces instruments sont très utiles si vous êtes fatiguée, si vous n'avez pas beaucoup de temps, ou si vous êtes anorgasmique. Mais cette forme de masturbation ne pourra jamais remplacer votre main, ou celle de votre partenaire. Les sensations que peut vous offrir la stimulation manuelle sont beaucoup plus riches. Alors utilisez les deux !

7 - 10 raisons de pratiquer la masturbation !

1.La masturbation permet d'explorer notre corps et de découvrir les sensations, les gestes, les caresses qui nous excitent le plus. Nous connaissons le mieux nos besoins sexuels et la manière de les satisfaire. Ces connaissances pourront évidemment être partagées avec notre partenaire.

2.La masturbation est un véritable soulagement: physique et émotionnel. Elle libère les tensions nées des impulsions sexuelles, et aide à dormir. Plus besoin de somnifère !

3.Elle nous rend plus lucide en nous apprenant à séparer l'amour du sexe. Ce n'est pas parce qu'on atteint l'orgasme qu'on est amoureux !

4.Si vous êtes seul(e), vous craquerez peut-être encore sur la tablette de chocolat, mais en vous masturbant régulièrement, vous ne vous arracherez pas les cheveux, et vous ne vous coucherez (probablement) plus avec n'importe qui.

5.C'est l'occasion de vous concentrer sur votre propre plaisir, sans avoir besoin de vous préoccuper de celui de votre partenaire.

6.La masturbation permet de combattre les effets de certains dysfonctionnements sexuels: l'anorgasmie chez la femme, et l'éjaculation précoce chez l'homme. Après une période d'abstinence, il vaut mieux que l'homme se masturbe au moins une heure avant le rapport sexuel, cela l'aidera à retarder l'éjaculation.

7. Plus vous vous masturbez, plus vous pourrez avoir d'orgasmes, avec ou sans votre partenaire. Les femmes qui ont pris l'habitude de se masturber jusqu'à l'orgasme ont plus de chances de parvenir à l'orgasme plus tard, avec leur partenaire.

8.C'est bon pour la santé: l'orgasme augmente la circulation sanguine, combat les effets du stress, et rend la peau éclatante. Pour les femmes, cela renforce et en même temps assouplit les muscles nécessaires pendant l'amour.

9.Le rapport Kinsey l'a prouvé: les gens qui se masturbent de bonne heure ont un vie sexuelle plus remplie, plus active, et pendant plus longtemps.

10.Il n'y a pas de mal à se faire du bien!

Jeu 20 avr 2006 2 commentaires
Il n'y a pas de mal à se faire du bien, voilà une belle conclusion!
M&A - le 20/04/2006 à 23h17

Je pense aussi.

La masturbation pour moi est un acte normal, ce n'est pas sal.

Je regrette que peu de femmes avoue y avoir recour

Bisous

Gwenlacoquinette et Doudoucoquin
Je suis d'accord, c'est une pratique parfaitement normale !!!
Sylv1 - le 24/04/2006 à 17h12